Que faire en cas de refus de prêt immobilier ?
Ça y est, vous avez trouvé la maison ou l’appartement de vos rêves, vous commencez à imaginer les aménagements que vous pourriez faire, bref vous vous projetez… Et là, douche froide : votre prêt immobilier est refusé. Pour autant, votre projet est-il totalement remis en cause ? Quels recours et quelles solutions pouvez-vous envisager ?
Comprendre pourquoi votre prêt a été refusé
Vous êtes solvable, mais le prêt est refusé
Si les taux des prêts immobiliers sont historiquement bas, le taux des assurances et les frais annexes n’ont pas diminué. De ce fait, les personnes dont le montant de l’assurance est élevé (problèmes de santé, âge avancé, pas d’apport personnel…) voient leur TAEG* atteindre ou dépasser le taux de l’usure. Pour simplifier, il s’agit du taux légal maximum tout compris auquel les banques sont autorisées à vous prêter pour éviter les abus. Dans ce cas, la banque n’a pas d’autre choix que refuser votre demande et les cas ne sont pas rares.
* TAEG : taux annuel effectif global (taux tout compris)
Votre projet semble trop risqué
Si la banque, ou l’établissement auquel vous vous adressez, n’accorde pas le financement de votre bien, c’est qu’elle n’a pas la certitude que vous rembourserez votre dette sans difficulté. Votre projet est peut-être trop ambitieux, l’apport insuffisant, les mensualités trop lourdes par rapport à votre situation personnelle et financière ou tout simplement, votre taux d’endettement est jugé trop élevé.
Vous pouvez vous faire expliquer cette situation
Rien n’oblige la banque à justifier son refus. Toutefois, s’il s’agit d’une inscription au FICP (Fichier National des Incidents de Remboursements des Crédits aux Particuliers) ou au FCC (Fichier Central des Chèques ou des retraits de cartes bancaires) ou d’informations figurant sur son fichier interne, elle doit vous en informer.
Dans tous les cas, demandez à l’établissement ce qu’il attend de vous pour vous octroyer le prêt.
Soignez votre présentation
Rendez la mariée plus belle !
Il est important que votre gestion soit rigoureuse, car vous devez présenter vos relevés de compte bancaire (le plus souvent sur les trois derniers mois).
Sachez également que votre banque garde les informations concernant certaines opérations. Par exemple, si vous avez des découverts récurrents, ou si vous avez souscrit un crédit à la consommation auprès d’une de ses filiales et que vous avez eu des difficultés à le rembourser, l’information figure dans ses fichiers.
De même, il semble que de nombreuses opérations de paris en ligne (accroc aux jeux de hasard ?) ne soient pas particulièrement appréciées.
Travaillez sur un nouveau plan de financement
Vous pouvez peut-être améliorer votre plan de financement en vous posant les questions suivantes :
- Avez-vous intégré toutes les sources d’apport personnel ? Les parents, grands-parents ou membres proches de votre famille sont parfois ravis de donner un petit coup de pouce, par exemple en vous transférant leurs droits à prêt d’un Plan d’Épargne Logement qui viendront compléter votre apport personnel !
- Si vous disposez d’une épargne, peut-être pouvez-vous conserver une épargne de précaution et « utiliser » le reste ?
- Vous remboursez des crédits en cours ? Sans doute est-ce le moment de les solder pour repartir à zéro et limiter votre endettement global.
- Pouvez-vous allonger la durée de votre prêt pour alléger le montant de vos mensualités ? Aujourd’hui, il n’est pas rare d’emprunter sur 20 voire 25 ou même 30 ans.
Utilisez les bons leviers pour débloquer la situation
Faites jouer la concurrence
Une fois que vous avez revu la présentation de votre dossier, présentez-le ailleurs.
Les banques cherchent en permanence de nouveaux clients et l’octroi d’un prêt immobilier est l’occasion de « ficeler » le client pour longtemps ! Vous pouvez vous faire accompagner par un courtier. D’une part, il a accès à un grand nombre d’établissements et d’autre part, il connaît leur politique et sait vers lesquels votre demande a le plus de chance d’aboutir. De plus, il peut vous conseiller pour améliorer votre dossier.
Bon à savoir : le plus souvent sans frais pour le client, certains courtiers peuvent vous demander des honoraires. Pensez à vous renseigner en amont.
Cherchez toutes les aides et financements complémentaires
Avez-vous pensé aux prêts aidés et dispositifs mis en place au niveau local ou régional ?
– Vous êtes peut-être éligible au prêt à taux zéro+ pour compléter votre prêt principal.
– Si vous travaillez ou que vous avez travaillé dans une entreprise de plus de 10 salariés, le prêt action logement (anciennement appelé 1 % logement) offre un taux réduit pour financer l’achat ou la construction de votre résidence principale. Il complète votre apport personnel ou un prêt principal.
– Interrogez également votre mairie et le département qui peuvent apporter une aide financière sous forme de subvention, de prêt sans intérêt, de prime…
– Il existe aussi le prêt immobilier conventionné et le prêt accession sociale (PAS). Toutefois, ces dispositifs sont moins intéressants qu’ils n’étaient puisqu’ils ne permettent plus de percevoir les aides personnalisées au logement (APL accession**). En savoir plus sur le PAS
**à partir de 2020.
Revoyez votre budget à la baisse
Quand le bien que vous achetez nécessite des travaux d’amélioration prévus dans le budget global, il est possible de les étaler dans le temps, voire de les reporter ou d’en effectuer une partie vous-même. Cela vous permet de diminuer le montant emprunté et de rendre votre dossier acceptable.
Si vous avez beau retourner le problème dans tous les sens et que vous ne bouclez pas votre plan de financement, pensez à revoir votre budget d’achat. Vous pouvez acheter un bien un peu plus petit, situé dans un endroit moins coté ou qui nécessitera des travaux que vous pourrez étaler dans le temps ou réaliser vous-même.
À RETENIR
- Préparez en amont votre plan de financement
- N’hésitez pas à faire jouer la concurrence
- Restez ouvert à un projet plus modeste
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